Bolets bleuissants, prudence...

Les bolets bleuissant sont assez nombreux puisque l'on en dénombre couramment une bonne quinzaine d'espèces. Au départ l'attribut de bolet bleuissant, ne s'applique simplement qu'à l'un d'entre eux, l'indigotier ou sorcier bleu selon les régions, mais la nature ne faisant pas les choses à moitié, on va retrouver dans cette vaste famille, plusieurs sortes de bolets qui bleuiront à la coupe, ou à la blessure, comme le faux-royal, le radicant, ou encore le célèbre bolet de Satan, listé dans tous les manuels comme toxique. Tous les bolets bleuissant ne sont pas toxiques, certains s'avèrent même de très bon comestibles comme le fameux bolet à pied rouge, toxique cru, mais excellent une fois bien cuit. Dans tous les cas, les bolets ne renferment pas d'espèces à proprement dire "mortelles", mais certaines entraînant de graves troubles digestifs, qu'il ne faut sûrement pas s'amuser à goûter.

Bolet satan

Attention DANGER... Pour le plaisir des nombreux mycologues en herbes, voici quelques photos d'une de mes sorties de fin d'été, où j'ai pu croiser le plus dangereux des bolets bleuissant, j'ai nommé le très populaire bolet de Satan, cause de beaucoup d'intoxications. Le bleuissement du Bolet satan n'apparaît vraiment qu'à la coupe, et n'atteint généralement pas la base du stipe. Le chapeau est d'un blanc grisâtre tirant parfois sur un crème beige. La mousse rouge et le pied bicolore jaune orangé sur le haut et rose soutenu vers le bas sont d'excellents critères pour son identification. Le Bolet de Satan est une espèce plutôt courante. Voir la page dédiée.

Bolet des loups (boletus lupinus)

Voici un autre bolet bleuissant, il s'agit du Bolet des loup en latin Rubroboletus lupinus, moins connu que le bolet de Satan, mais tout aussi toxique. C'est un beau champignon dont le chapeau rosâtre dans la plupart des cas, peut cependant, être de couleur crème jaunâtre à ocre. Il peut atteindre une envergure de quinze centimètres de diamètre. Les pores bleuissant au contact, sont jaunâtres dans la prime jeunesse, mais finissent par rapidement rougir. Le pied généralement jaune pâle, tacheté très subtilement de rouge, porte quelque fois un réseau, qui n'est vraiment visible que sur l'extrême haut du chapeau. Il pousse sous les chênes et préfère les sols calcaires. La chair bleuissant après la coupe, atteint tout ou partie du champignon.

Bolet rude des trembles

Le Bolet rude des trembles ou des peupliers, latin (Leccinum duriusculum). Voilà une espèce avec changement de couleurs complexes à la coupe, puisqu'il commence par rosir, et puis bleuir et enfin vire au grisâtre à noir. C'est un comestible, mais sans grande valeur qui n'a que peu de goût, rien à voir avec un cèpe, même s'il en l'allure. Il peut atteindre une belle taille. C'est un des grands et beaux mystères du monde mycologique qui pousse en osmose avec trembles et peupliers. Il aime les abords des rivières, mais n'est pas exclusivement relié à ce biotope, du moment qu'il trouve les essences d'arbres hôtes, qui lui permettront de s'implanter et de s'épanouir. Voir tous les détails concernant le Bolet des trembles.                                                       

Bolet de Quélet

Le Bolet de quelet ou (suillellus queletii), longtemps considéré comme un comestible correct après une cuisson prolongé d'au moins vingt minutes, à fini lui aussi comme tant d'autres, par être déclassé par les mycologues en non-comestible. Ces derniers déconseillent en effet aujourd'hui de le consommer à cause de toxines qui seraient encore trop mal cernées. On peut le qualifié de gros champignon pouvant atteindre des tailles respectables, on aura la chance de l'observer de la fin de l'été à l'automne, dans les boisés bien ensoleillés et sous certains feuillus comme les chênes ou plus rarement les charmes.  

Fiche complète : bolet de Quélet

Bolet radicant

Le Bolet radicant (Caloboletus radicans), une des premières espèces de bolets à faire son apparition, parfois même en plein été après les premiers orages. Il pousse sous les feuillus et sur terrains plutôt calcaires. C'est un majestueux champignon bleuissant à la coupe ou aux blessures. Quelques fois, on peut constater de petites taches bleuâtres apparaissant de façon naturelle sur le pied. Bien que non-toxique, le Bolet radicant s'avère immangeable à cause de son amertume, mais quel plaisir déjà que de le croiser et de l'admirer. 

Dossier complet : bolet radicant

Rubroboletus pulchrotinctus 

La famille des Bolets est surprenante par la variété de tons et de couleurs que ses membres peuvent arborer, en voici donc un autre pour le moins superbe, que j'ai eu la grande chance de rencontrer tant il est rare. Son nom de bolet joli (Boletus pulchrotinctus) n'est vraiment pas usurpé tant ces couleurs de jaunes et roses pastels tendres sont belles à regarder, mais hélas malgré sa beauté, il est très toxique. C'est une espèce aimant la chaleur du sud où il est plus courant de le rencontrer, il pousse sous les chênes verts en terre calcicole. Ci-dessous d'autres clichés de ce très beau champignon.

Bolet à pied rouge

Voici à présent le Bolet à pied rouge Neoboletus erythropus, sans aucun doute le meilleur des bolets à chair bleuissant, et pour les véritables connaisseurs unanimes, le meilleur de toutes les espèces de Bolets, même cèpes confondus. Ce champignon, très souvent inconnu des profanes, ne risque pas d'être ignoré par ceux qui savent, et qui ne passeront pas à côté de ce joyau de la gastronomie beaucoup trop rare. Très atypique dans ses couleurs, il est assez facilement identifiable, grâce à son chapeau chocolat, et à son pied maculé de rouge.

Pour tout connaître du Bolet à pied rouge.

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